L’Église de Puichéric est répertoriée sur l’inventaire supplémentaire des monuments historiques ; les peintures du chœur sont classées.
La visite se fait sur rendez-vous (contacter la Mairie).
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La construction de l’église a été réalisée avec des pierres de Laure (grès éocène de qualité, patine grise).
La table d’autel en marbre de Caunes date du XVIIe siècle ainsi que les marches du chœur.
Les sacristies et les voûtes de la nef et du sanctuaire ainsi que les fenêtres datent du XIXe siècle.
LÉGENDE
1269 : Chevet, mur de fond
1300 : Chapelle de Notre-Dame de Beauvoir
1390 : Chapelle St Roch
XIVe siècle : Clocher, portail
1615 : Petite chapelle Nord
1686 : Chapelle St Jean sous le clocher
1879 : Sacristies
Historique
L’ancienne église (XIIIe) était construite sur l’emplacement exact de la nef actuelle, mais elle était de dimensions plus modestes.
C’était une simple chapelle rurale. Son mur de fond a été noyé dans les constructions ultérieures du XIVe siècle ; plus épais, il fait saillie à l’extérieur et l’on peut aujourd’hui encore en distinguer le contour. C’est le profil habituel des chapelles à clocher-mur de la région.
L’agrandissement de l’édifice, vers la fin du XIIIe siècle ou les premières années du XIVe, comportait un plan grandiose.
Petit à petit, les murs s’élevèrent tout autour de la chapelle primitive. Mais le maître d’oeuvre avait vu trop grand : les temps n’étaient déjà plus propices aux vastes entreprises, et l’on dut renoncer bien vite à la voûte de pierre. La nef fut fermée à la hâte, en utilisant le mur de fond, encore debout, de la vieille église Sainte Marie (on distingue très nettement sur le plan les amorces de ces murs latéraux que devaient encadrer la ou les travées supplémentaires après démolition du mur de fond).
Si cette partie du travail ne fut pas exécutée, c’est probablement en raison de l’assiette du sol qui présente en cet endroit une brusque dénivellation et qui aurait exigé d’énormes terrassements.
La construction du nouveau clocher, dont les murs sont épais de deux mètres semble dater de cette époque.
Le 11 juillet 1942, par arrêté ministériel, est constitué un site protégé à l’Inventaire des Sites comprenant l’église, le château et une partie du vieux village de Puichéric.
Le 19 octobre 1972, l’église est inscrite à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques.
Le 5 octobre 1981, les peintures murales du choeur de l’église dont certaines parties datent du XIIIe siècle sont classées Monuments Historiques.
Description
La construction de l’église a été réalisée avec des pierres de Laure (grès éocène de qualité, patine grise).
La table d’autel en marbre de Caunes date du XVIIe siècle ainsi que les marches du choeur.
Les sacristies et les voûtes de la nef et du sanctuaire ainsi que les fenêtres datent du XIXe siècle.
LE CHEVET
Il est décoré d’une peinture à fresque (peinture à l’aide de couleurs délayées à l’eau sur une couche de mortier frais à laquelle ces couleurs s’incorporent).
On distingue trois parties séparées horizontalement qui représentent : des motifs strictement décoratifs, géométriques et diaprés (en bas) ; des étapes de la passion du Christ (au milieu) ; des étapes de la vie de Marie, patronne de l’église (dernière partie).
La partie haute du chevet date du XVIIe ou XVIIIe siècle (décor imitation retable).
Toutes ces parties ont été rénovées en 1983.
Les peintures sont classées monument historique.
LE MUR DE FOND
Épais de 1 mètre 50, il supportait le clocher primitif, qui était un clocher-mur, dont la silhouette se détache encore nettement, malgré les reprises ultérieures. Il se prolongeait au-dessus du toit par deux arceaux qui portaient les cloches (on les devine à la coloration plus sombre des pierres).
Il présente deux parties bien distinctes : une section médiane qui fait saillie sur les murs qui l’encadrent, et ceux-ci, plus récents.
La largeur de la section médiane correspond exactement à celle du chevet, il suffit de considérer le plan pour rétablir le tracé de l’édifice primitif, dont il ne reste que le sanctuaire et cette portion du mur occidental.
Cette première église est vraisemblablement celle qui est mentionnée en 1269.
LE CLOCHER (XIVe siècle)
Puissante tour carrée de 8 mètres de côté, haute d’une trentaine de mètres et divisée en six étages inégaux. Les deux derniers étages, seuls ajourés, présentent chacun deux baies par face.
Les murs épais de 2 mètres sont appareillés assez régulièrement, mais avec moins de soin que les murs plus anciens du chevet et du mur de fond.
L’escalier du clocher est logé dans une tourelle polygonale extérieure, qui lui est adjacente à l’est.
LE PORTAIL
Le portail, au sud de la deuxième travée, est aussi du XIVe siècle, ainsi que le petit porche voûté qui le précède, mais la pierre est très dégradée.
LES CHAPELLES
Chapelle Notre-Dame* (1300)
Elle est voûtée sur croisée d’ogives, la clef est peinte d’un écu.
Dans son enceinte, une statue représentant Notre Dame tient un emplacement privilégié.
Chapelle St Roch (1390)
Elle est aussi voûtée sur ogives, clef ronde sans décor.
St Roch aurait guéri et délivré tout le Languedoc de la peste ».
2e chapelle Nord (1615)
Plus petite que celle de St Roch, occupant seulement l’espace laissé libre par la tourelle de l’escalier du clocher. Ses ogives sont à profil prismatique.
Chapelle St Jean (1686)
Sous le clocher. Elle est couverte d’une voûte appareillée, sur croisée d’ogives en coin émoussé, clef ronde sculptée d’un ciboire.
La légende de Notre-Dame de Beauvoir
« Par une belle journée de l’année 1700, une péniche progresse lentement et gracieusement sur l’eau calme du Canal du Midi. Elle transporte quelque chose de très précieux : une splendide statue faite en marbre blanc, qui arrive directement d’Italie pour embellir une chapelle de la Chartreuse d’Escoussans.
Que s’est il réellement passé au moment où la péniche s’est trouvée à hauteur du pont enjambant le Canal ? On ne le sait pas exactement. Toujours est-il que le bateau ne put jamais aller plus loin, comme si une force irrésistible le retenait.
Notre-Dame de Beauvoir, charmée par la beauté du village, a « décidé » d’y rester ! La statue est aussitôt débarquée et transportée à l’église. Elle y est toujours.
En 1995, la municipalité a entrepris la dépose des voûtes et leur réhabilitation, la réfection du toit de la chapelle Saint Roch.
À cette occasion, l’oculus de l’arc triomphal, obstrué par du ciment, a été rouvert et restauré (il a retrouvé sa forme originale quadrilobe).
Un superbe vitrail éclaire à nouveau la nef.
L’inauguration des travaux a eu lieu le 2 décembre 1995.
En 1998, la partie haute de l’escalier menant au clocher a été refaite. Désormais, celui-ci est accessible au public
Vitrail Sainte Madeleine (*)
Ange du jugement dernier (*)
Les deux anges adorateurs (*)
La vierge Marie (*)
- La restauration de la statue en pierre de Saint Amadou va être confiée à un professionnel.
- En outre, un projet d’envergure de réfection de la toiture de la nef et du chœur est actuellement à l’étude. En partenariat avec la Direction Régionale des Affaires Culturelles, la commune a mandaté un architecte du patrimoine chargé des études préalables et de la maitrise d’œuvre.
- Enfin, l’accès à l’Eglise va être optimisé et sécurisé par l’installation d’une main courante.
(*) Soucieuse de la préservation de son patrimoine, la commune, en partenariat avec l’association « Les Amis du clocher » procède à la restauration des œuvres classées et remarquables qui ornent son église.